Les exercices de base pratiqués en début de séance (durée une demi-heure) visent deux objectifs :
1°/ Développer la relaxation (Song) : En taiji la souplesse du corps se développe grâce à la relaxation, la souplesse du corps favorisant la circulation de l’énergie. On distingue deux niveaux de relaxation ; 1° niveau : la relaxation psycho-physique qui nécessite un lâcher-prise mental et qui se répercute dans le relâchement corporel, et un 2° niveau : la relaxation profonde, qui passe par la pratique de la méditation et le travail interne (neigong) et dont l’objectif est de libérer les tensions accumulées par le corps depuis la naissance. La relaxation psycho-physique s’acquiert en quelques années, la relaxation profonde est l’affaire d’une vie. Les exercices de base pratiqués sont répétitifs, ce qui permet au mental de se libérer d’une charge de mémorisation pour faire face à la difficulté du lâcher prise.
2° Mobiliser l’énergie (Qi) du corps : La notion de Qi absente de la culture occidentale, est une évidence dans la culture chinoise. Pour en avoir une petite idée on peut prendre l’image d’un étang et celle d’une rivière. Dans le premier cas nous sommes en présence d’une eau stagnante, et dans le second d’une eau vive. Ce qui fait la différence entre les deux c’est l’existence d’un courant dans le second cas. Alors qu’il est matériellement impossible d’extraire le courant de la rivière pour l’objectiver, il en va de même du Qi avec le corps, il est ce qui anime le corps et qui le différencie d’un corps mort, mais qu’il n’est pas possible d’objectiver. Il relève non d’une compréhension intellectuelle mais d’une expérience personnelle à travers un ressenti interne du corps. Le ressenti interne est ce qui fonde la démarche d’apprentissage du Taiji, et qui explique pourquoi les mouvements du taiji sont effectués lentement. La lenteur n’est pas le signe d’une indolence, mais la condition nécessaire pour une appréhension interne de la dynamique du mouvement et la compréhension de ce qui l’anime : le Qi. Apprendre le Taiji c’est apprendre un autre régime de fonctionnement du corps que la mobilisation de la force musculaire (cas des arts martiaux dits « externes » à la différence du Taiji qui est un « art martial interne »). Pour aborder ce nouveau régime de fonctionnement du corps on a recours à un « travail interne » (Qi Gong), qui permet à travers le ressenti des mouvements et du corps de se familiariser avec le Qi et d’apprendre à le mobiliser.
L’enchaînement (Duan) est une suite de mouvements réalisés lentement, en phase avec la respiration énergétique. Les mouvements de l’enchaînement correspondent à des gestes précis répondant à des notions de centrage, d’alignement, d’harmonie Yin/ Yang, initialement conçus comme des réponses martiales aux attaques d’un adversaire hypothétique, ils sont surtout des « gestes justes » dont l’exécution correcte va conditionner la circulation et la puissance du Qi dans le corps.
Les applications techniques (Yongfa) consistent à mettre en pratique, avec un partenaire, les mouvements de l’enchaînement selon des préceptes précis et des méthodes de transformation du geste.
La poussée des mains (Tui shou) est une fine application des principes du Taiji Quan. Une vingtaine d’exercices préparent à cette pratique qui recourt à l’écoute, à l’intention, à l’énergie interne, suivant les principes du yin et du yang, du vide et du plein.
La méditation taoïste (Neigong) est un travail interne utilisant la pensée « Yi » pour faire circuler l’énergie dans le corps, aboutissant ainsi à des effets bénéfiques sur la santé et sur les facultés mentales. Sa pratique favorise une « ouverture du corps » permettant d’atteindre à une profonde relaxation de celui-ci grâce à la libération progressive des tensions accumulées dans le corps.
Les armes permettent de développer un niveau supérieur de conduite du Qi qui doit s’étendre à l’arme utilisée (éventail, épée…). La pratique des armes suppose que soit d’abord bien maîtrisée la pratique des enchaînements.