Le taoïsme est la seule grande religion d’origine chinoise. Il fait partie des « trois enseignements » de la Chine, avec le confucianisme et le bouddhisme. Mais tandis que ces deux derniers sont centrés sur une grande figure fondatrice qui procure une date d’émergence, il est pratiquement impossible d’en attribuer une au taoïsme. Celui-ci s’est formé peu à peu en une lente gestation qui fut une intégration progressive de différents courants puisés au fonds ancien de la Chine.
Le terme même de taoïsme ne correspondit tout d’abord qu’à une classification de bibliographie, où l’on faisait entrer des ouvrages attribués à Lao zi (le Daode jing), à Zhuang zi et au mythique « Empereur jaune » Huang di. L’antique fonds chamaniste de la Chine qui n’était pas étranger à Zhuang zi, des techniques physiologiques, mi-exorcistes, mi-médicales, voire magiques, datant de la même époque à peu près s’y sont mêlés. Des spéculations cosmologiques, liées en partie aux pratiques divinatoires (associées en particulier au Yi jing, ou « Livre des mutations ») remontant à l’origine de l’histoire de la Chine, y ont également été incorporées et ont fourni le canevas sur lequel repose la vision du monde taoïste. Avec le temps des synthèses se sont faites, mais il n’y a jamais de systématisation, ni de dogme central. Unité complexe et évolutive, il n’a jamais pris la forme d’une religion unifiée.
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